Bonsoir Madame Amal.
C’est de manière fortuite que j’ai eu à lire votre si belle œuvre « Munyal, les larmes de la patience ». À travers les différentes vies de ces trois jeunes filles aux destins presque identiques, j’ai pu vivre au plus profond de ma chair leur réalité. Cette réalité qui malheureusement est une norme, une évidence, un non événement dans la société du Grand-Nord en particulier et dans la société musulmane en général. Je vous l’avoue j’ai coulé quelques larmes et sans le vouloir j’ai été révoltée. Au-delà des clivages, une évidence s’est présentée à moi. J’ai eu un regard plus que différent voire même abjecte de tous les hommes du Septentrion. Je n’arrive pas à comprendre comment peut-on traiter des personnes qu’on prétend aimer comme du bétail sans importance ?
Vous nous avez peint une société que nous savions qu’elle existait, mais refusons de l’admettre. Le déni est tel que il est plus facile de se tromper, de jouer à l’hypocrisie que de s’approprier cette douloureuse réalité. La lecture de ce livre a semblé raviver des blessures inconnues enfouies au profond de notre subconscient.
Oui Madame Amal, je suis toujours peinée par ce tableau moi qui suis très loin d’appartenir à cette région encore moins cette religion à bien d’égards est une très belle région dans une très belle ville.
Madame Amal tout en espérant que ce pinceau n’a juste pas été qu’un coup de rébellion d’une adolescente en période de puberté, j’ose espérer que votre combat ou du moins l’un de vos combats soit de réveiller les consciences, de bousculer les vieilles habitudes rétrogrades et de sensibiliser en appelant à un éveil collectif. Ceci afin que chacun de nous puissions vivre épanoui dans notre pays.
Merci beaucoup Madame et bonne continuation à vous.
Cordialement…
Gisèle